Najat Haloui, infirmière de formation, est conseillère cadre à l’intégration clinique au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Elle a toujours œuvré en santé publique et était auparavant conseillère cadre à la Direction du soutien à domicile et de proximité (DSADP). Actuellement, elle coordonne l’ensemble des groupes de travail du Dossier santé numérique, tout en assumant une responsabilité particulière pour les modules communautaires, veillant à ce que les besoins cliniques soient bien intégrés au système.
Décrivez-nous votre rôle dans le projet DSN, notamment en ce qui concerne l’intégration clinique et la coordination des groupes de travail communautaires?
Je coordonne les groupes de travail du DSN, soit ceux de la santé publique, des maladies chroniques et du soutien à domicile, pour que leurs besoins cliniques et organisationnels soient pleinement pris en compte dans le système. Je fais également le lien entre les équipes terrain et les équipes du projet afin d’assurer une compréhension mutuelle et une mise en œuvre harmonieuse.
L’intégration clinique consiste à ce que le DSN soutienne de façon efficace et sécuritaire les pratiques cliniques des professionnels. L’objectif n’est pas d’imposer un outil technologique, mais de s’assurer qu’il appuie véritablement les pratiques cliniques et améliore le travail quotidien des intervenants.
« Le DSN ne remplace pas le jugement professionnel, mais il doit le soutenir en fournissant une information pertinente, complète et accessible, pour favoriser une prise de décision éclairée. »
Quels sont les objectifs des modules communautaires et comment se traduiront-ils concrètement sur le terrain?
Dans tous les milieux, y compris le réseau communautaire, le DSN vise à améliorer la continuité, la qualité et l’uniformité des soins. Par exemple, une infirmière en soutien à domicile pourra consulter rapidement les informations sur un usager qu’elle a transféré à l’hôpital pour mettre à jour son plan de travail. Grâce à la saisie des données en temps réel, le DSN permettra une meilleure traçabilité de l’information, un accès simplifié aux données cliniques et une communication plus fluide entre les différents intervenants.
Quelles ont été les étapes clés de préparation et comment collaborez-vous avec les partenaires terrain?
Un élément essentiel a été d’identifier les personnes-clés sur le terrain, celles qui connaissent le mieux les réalités et les pratiques cliniques actuelles dans chacun des secteurs, afin de bien les représenter. Nous avons aussi cartographié les processus cliniques actuels, ce qui signifie que nous avons décrit et visualisé, étape par étape, les différentes activités et façons de faire dans les milieux. Cela nous a permis de comprendre avec précision la prestation des soins et la circulation de l’information. Cette démarche nous aide à mieux intégrer le DSN dans les pratiques existantes, en respectant la réalité du terrain.
Je travaille en lien étroit avec les directions cliniques et les équipes terrain. Nous tenons des rencontres de coordination, organisons des ateliers de travail et partageons des outils communs afin d’assurer une implantation cohérente et harmonieuse.
Quel impact anticipez-vous à long terme sur les services communautaires?
Le DSN représente une occasion de renforcer l’accès, la fluidité et la qualité des services. En centralisant l’information et en favorisant la collaboration interdisciplinaire, il apporte plus de cohérence et d’efficacité. Bien que cette transformation majeure exige une période d’adaptation, ses bénéfices seront durables, tant pour les intervenants que pour les usagers.